samedi 9 avril 2022

Here and now de Joseph HARB



Un pied dehors, un œil dedans.

Que tu pars, tu reviens, plus tuméfié qu’auparavant.

Ceci n’est pas une exposition, ceci est une scène d’automutilation. Un arrachement de décennies, pressées dans des bocaux, enserrés dans une salle, elle-même coincée entre ces mémoires au goût de fin de monde. Mémoires en lame de rasoir. Sans langues pour dire, ni bras pour faire dire.

Je flaire cette rupture. Je sens cet effrayant camarade de chambre dans un noir absolu. Ruminant sa joie morbide. Complaisant avec la douleur, tel une pucelle à l’œil rouge et lointain.

La terre, chaude. Le plâtre, froid. Je t’emmerde Joseph HARB et te déteste, pour avoir réussi à sortir tout ce mal d’être, d’une existence tracée sur un bout de lame chauffée à blanc.

Je n’irai pas dans les détails. Verre, résine, plâtre et terre. Et monstres-humains à la porte de la mémoire.

La bombe est dedans. Dans tous les dedans. Dans ce lieu côtoyant la mer et ce cœur au bord de son ravin.

Une seule envie me prend. Casser toute cette douleur et briser tout ce qui a été déformé. Déformé, magistralement.

Joseph, la prochaine fois, dessine-moi un mouton, car, tu as remplacé l’humidité de l’air par la moiteur de la réminiscence. Assassin.

bourgély