jeudi 25 janvier 2018

La libération vers l’abysse

Le design nous a laissé le côté dramatique de l’art. Et tant mieux, Il aura laissé à l’art la faveur d’être prisonnier de son incompréhension. Et de voir dans ses ruines, la flamme de ses résurrections incessantes.
Pour survivre à ses suicides successifs, l’art n’a pas besoin d’artistes, il a toujours eu recours à des kamikazes qui trouvent dans la destruction, l’espoir de survie. Et dans l’avenir, les images d’une mémoire repensée.
Joseph Harb est l’un de ces kamikazes. 
Perché sur un drame, il explore une joie. Son homme égaré se retrouve multiple de lui-même. Se balade dans une peau autre, emprunte les endroits glauques de l’indécision.  Et raconte…
Peinture maltraitée, chargée de visions apocalyptiques. Espaces qui laissent transparaître des vides à écrire. Et des prisons à explorer.
Des personnages de métal et de résine, couverts d’une couche fragile de peau, parfois, bleue.
La peinture est partout. Célébrée pour ce qu’elle est. Une révélation de formes et de mélanges à expression fauve. L’animal se manifeste dans les pâtes qui se succèdent et se meurtrissent. Elles nous saisissent et nous rappellent que l’art est aussi et peut-être l’a toujours été, une pâte à mille visages. Et à mille matières. Une pâte qui peut se dresser debout.
Une vengeance de l’indifférence. Une cause grave. Très grave… Le jeu est meurtri. Les scènes racontent et se racontent… Et perdent leurs échos dans l’abysse de la libération.


Bourgély, 24/01/2018